En janvier 1987, l’Institut Mater Boni Consilii ouvrit à Orio Canavese, dans le diocèse d’Ivréa, un Séminaire, transféré ensuite à Verrua Savoia, dans le diocèse de Casale Monferrato (Verrua Savoia est à 50 km à l’est de Turin), où il exerce toujours ses activités de formation du clergé en vue de la préparation au sacerdoce.
L’Institut Mater Boni Consilii est sur l’une des premières collines bordant le Pô et surplombe la plaine, face aux Alpes.
Le Séminaire et l’Église : position doctrinale, situation canonique
Le Séminaire Saint Pierre Martyr entend préparer les jeunes candidats au sacerdoce catholique, dans la plus stricte fidélité à l’Église Catholique Romaine. « Il appartient exclusivement à l’Église – rappelle le Règlement de notre Séminaire – de fonder les Séminaires (can. 1352) et à l’évêque ou au Saint-Siège d’en approuver les règlements (can. 1357 § 3 et 4). C’est pourquoi, dans l’attente de l’institution canonique du Séminaire et de l’approbation de son Règlement, le Séminaire Saint Pierre Martyr n’est pas une réalité de droit, mais une réalité purement de fait.
Cependant, puisque la formation du clergé est d’importance vitale pour la continuation de la Mission confiée par Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous estimons de notre droit et de notre devoir, étant donné la persistance de l’état de privation d’autorité dans l’Église, de préparer au sacerdoce ceux qui se sentent appelés par Dieu.
En tenant compte de ce qui est exposé aux points précédents, la seule justification morale de l’existence de notre Séminaire, sans approbation canonique, est la situation actuelle de l’Église Catholique telle qu’elle a été décrite par Mgr M.-L. Guérard des Lauriers dans la Thèse de Cassiciacum. Les supérieurs, les professeurs et les élèves du Séminaire doivent donc adhérer à cette Thèse« .
Mgr Guérard des Lauriers o.p.
à la fin de sa vie, dans son habit blanc de dominicain.
L’écusson dominicain (l’ordre religieux de Mgr Guérard et de Mgr McKenna).
La vocation sacerdotale
L’on ne peut aspirer au sacerdoce si l’on n’a pas reçu une vocation ou un appel de la part de Dieu : « nul ne peut s’approprier [de lui-même] cette dignité: il doit être appelé par Dieu, comme Aaron » (Heb. V, 4) ; « ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis pour que vous alliez, et que vous donniez du fruit » (Jn XV, 16) ; « tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui elle a été donnée » (Matth. XIX, 11). Dieu ne manquera jamais de susciter des vocations sacerdotales puisqu’elles sont indispensables à l’existence même de Son Église.
Les appels extraordinaires ou miraculeux sont très rares (comme celui de Saint Paul) ; normalement, Dieu manifeste son choix à travers les causes secondes créées.
En particulier, la Divine Providence :
- rendra favorable le milieu familial et culturel et fera surmonter les difficultés matérielles et économiques, etc. ;
- infusera et alimentera chez le jeune les qualités physiques, intellectuelles et morales idoines ;
- inspirera à sa volonté le désir de la vie sacerdotale (particulièrement avec la dévotion au Sacrifice de la Messe), en faisant examiner et apprécier les éléments susmentionnés par le père spirituel ;
- éclairera les supérieurs ecclésiastiques, en rendant favorable leur jugement et en les incitant à l’acceptation.
Ce dernier critère – qui dans la situation actuelle de l’Église fait défaut – est très important pour la vocation sacerdotale : le jugement du chef hiérarchique est l’unique capable d’en authentifier juridiquement le caractère favorable, en conférant à l’élu le droit à l’ordination ; toutefois il ne fait pas abstraction des autres éléments et ne se substitue pas à eux (cf. P.C. Landucci, article « vocation » dans l’Enciclopedia Cattolica). Dieu continue à appeler au sacerdoce (et il ne peut en être autrement) même si ceux qui ont été appelés par Lui devront soumettre leur sacerdoce au jugement futur de l’Église.
Admission au Séminaire
Les personnes intéressées par le Séminaire doivent écrire au Directeur du Séminaire Saint Pierre Martyr (Località Carbignano 36, 10020 Verrua Savoia (To), Italia), en précisant les motifs qui les poussent à désirer le sacerdoce. Il faudra éventuellement joindre à la lettre:
- un curriculum vitæ du candidat (date et lieu de naissance, famille, études, travail, éventuellement Séminaires déjà fréquentés, etc.),
- les certificats de baptême, confirmation, mariage religieux des parents. Copie du baccalauréat,
- une lettre de présentation du candidat signée par un prêtre.
La demande d’admission sera examinée par le Directeur, qui appréciera si le candidat satisfait à ce qui est demandé par l’Église, particulièrement aux canons 1363-1364 du code de droit canonique (promulgué par Benoît XV).
Le candidat – quelque soit sa nationalité – doit être âgé de 17 à 40 ans. Il pourra solliciter son admission à l’Institut Mater Boni Consilii ; cependant « sont admis également des candidats qui ne souhaitent pas faire partie de l’Institut Mater Boni Consilii, après accord préalable avec leur Institut ou groupe sacerdotal ou sur recommandation d’un prêtre de confiance« , étant établi ce qui est dit sur la position doctrinale à adopter dans le Séminaire.
Les études
L’année académique commence en la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs (15 septembre) et se termine fin juin ; les examens ont lieu en février et en juin. Les cours sont prévus sur une durée de six ans: deux années de philosophie scolastique, et quatre de théologie. Tant pour la philosophie que pour la théologie, c’est la doctrine du Docteur Commun, Saint Thomas d’Aquin, qui est suivie (can. 1366).
Saint Thomas d’Aquin, peinture attribuée à Botticelli S.
Les cours sont donnés en italien ou en français et les manuels et textes d’étude sont en latin ; pour qui ne connaîtrait pas bien le latin des cours hebdomadaires de rattrapage sont prévus.
Liturgie et habit ecclésiastique
La Sainte Messe et l’office divin sont célébrés exclusivement en latin et conformément aux rubriques promulguées par Saint Pie X. À partir de la prise de soutane, les clercs doivent porter constamment l’habit ecclésiastique (la soutane).
Les Ordres Sacrés
Au cours des études, les séminaristes qui en font la demande avec l’accord du directeur spirituel et l’approbation du Directeur, recevront les Ordres Sacrés prévus par le Concile de Trente : la tonsure, les quatre ordres mineurs, le sous-diaconat (qui implique l’obligation du célibat), le diaconat et le sacerdoce.
Les Ordres Sacrés sont d’ordinaire administrés par Mgr Geert Stuyver, de l’Institut Mater Boni Consilii, consacré évêque par Mgr Robert Fidelis McKenna, dominicain, lui-même consacré par le théologien dominicain Mgr Michel-Louis Guérard des Lauriers.
Le Père Guérard des Lauriers reçut la consécration épiscopale en 1981, de Mgr Pierre-Martin Ngo-Dinh-Thuc, qui fut archevêque de Hué, au Vietnam, et Assistant près le Saint-Siège.
Pour la légitimité de ces consécrations, qui ne peuvent être justifiées que par la situation actuelle de l’Église (le Siège Apostolique est formellement vacant), on peut consulter l’article de M. l’abbé Ricossa sur les consécrations épiscopales (sodalitium n°44, téléchargeable sur ce site, ou à nous demander par courrier).
Mgr Stuyver, lors d’une cérémonie d’ordination (2005)
Son blason épiscopal : “Par la charité de la Vérité”
Conclusion
Notre-Seigneur Jésus-Christ a confié au prêtre la célébration du Sacrifice de la Messe, renouvellement non sanglant de celui du Calvaire, unique Sacrifice du Nouveau Testament qui rend à Dieu la gloire qui lui est due.
Il a aussi confié au prêtre l’administration des sacrements, canaux de la grâce, et instruments privilégiés pour le salut des âmes. Que les jeunes gens qui ont les qualités physiques, intellectuelles et morales pour le sacerdoce se demandent si Jésus-Christ ne leur adresse pas à eux aussi les paroles : « viens et suis-moi« .
Les Exercices Spirituels selon la méthode de Saint Ignace sont un très bon moyen, recommandé par l’Église, pour examiner sa vocation (on peut consulter sur ce site les dates et les lieux des Exercices Spirituels donnés par l’Institut en France, en Italie et en Belgique).
En ces temps particulièrement difficiles, des prêtres zélés, préparés et pieux sont encore plus nécessaires que par le passé pour le salut des âmes. Pourquoi les autres devraient-ils répondre à l’appel de Jésus-Christ, et pourquoi ne le ferais-je pas moi-même ?
[Les références notées « can. » sont des canons de l’Eglise qui renvoient au Codex Juris Canonici (Code de Droit Canon) de 1917].