Cette année aussi vous recevez chez vous le calendrier bilingue de l’Institut Mater Boni Consilii. Bien que n’étant pas un calendrier liturgique, mais un calendrier de dévotion, il vous sera utile pour suivre les principales fêtes de l’année, les dimanches et les fêtes de précepte ainsi que les jours de pénitence (jeûne et abstinence).
Pour cette année, nous avons choisi de vous présenter les principaux “centres de messe” de notre Institut, et nous regrettons de ne pouvoir tous les signaler. C’est en effet de ces maisons, ou petites chapelles, rarement d’églises, qu’est diffusée plus ou moins souvent – parfois quotidiennement, parfois tous les dimanches, parfois chaque mois – la Parole de Dieu, que sont administrés les sacrements, qu’est présent dans le tabernacle le Corps et le Sang du Christ (ou qu’au moins on le reçoit dans la communion) et que sont pardonnés les péchés et qu’est offert le Sacrifice de la Nouvelle Alliance, renouvellement non sanglant de celui de la Croix. “Sans la présence du prêtre – dit le saint Curé d’Ars – on finira par adorer les bêtes”, et aujourd’hui toutes les fables et les idoles du monde moderne. Ces petits, humbles centres, sont le cœur battant de notre Institut qui entend ainsi servir l’Église et son Divin Époux, Jésus.
En feuilletant le premier numéro de Sodalitium (n° 10, édition italienne) qui remonte à 1985 quelques temps après notre sortie de la Fraternité, je vois que l’Institut comptait une maison à Nichelino, près de Turin, et quatre lieux seulement où l’on célébrait la Messe, et dans les quatre cas, il s’agissait de maisons privées : deux chapelles à Turin (Palazzo Badini) et à Maranello (Villa Senni) et deux maisons qui nous offraient l’hospitalité à Trente et à Valmadrera ; pas de Messe de l’autre côté des Alpes : la première sera à Annecy, là aussi, au début, chez un particulier. Vraiment une Église domestique, pourrait-on dire !
Pourtant, à partir de ces humbles origines, avec beaucoup de travail, avec la générosité de tant de personnes, l’abondance de la grâce de Dieu et l’assistance de la Providence, entre succès et insuccès, nous sommes arrivés à aujourd’hui, où l’Institut compte deux maisons en Italie, une en France, une en Belgique, une en Autriche et une en Allemagne, ainsi que de nombreux lieux de culte dans plusieurs pays, sans compter les communautés religieuses auxquelles nous assurons l’assistance spirituelle. Mais les fidèles qui fréquentent ces petites églises, ou ces locaux transformés en lieux de culte toujours beaux et bien décorés, croissent toujours, tant est si bien que très souvent ces lieux ne réussissent plus à accueillir tous les fidèles, même en doublant souvent les messes des dimanches et jours de fête dans chaque chapelle. La prochaine étape, si Dieu veut, devrait donc être celle de pouvoir acquérir de vraies églises (à ce jour, deux petites églises sont propriété de l’Institut), en les restituant au culte divin (à condition que le Seigneur ne nous réserve pas persécutions et dures épreuves). Mais il ne nous arrivera certainement pas que les occupants modernistes fassent donation d’églises importantes (ou moins importantes !) comme il est arrivé à la Fraternité, qui ‘paie’ des dons si généreux par la reconnaissance d’une autorité qui ne l’est pas.
Mais à quoi servent les maisons, les églises, les séminaires, les écoles, si vous n’êtes pas vous, chers fidèles, des pierres vivantes de l’édifice de l’Église, membres du Corps mystique ? Et comment pourra-t-on répondre à l’appel de tant de baptisés qui demandent le pain eucharistique et celui de la doctrine s’il n’y a personne pour le leur leur distribuer ? Nos maisons, nos églises, nos oratoires seraient inutiles et vides – comme le sont toujours plus ceux des modernistes – sans fidèles et sans vocations. Et sans vocations sacerdotales et religieuses, les âmes des fidèles mourront de faim et de soif spirituelles. Que faut-il donc faire ? Le prêtre accomplit parfois jusqu’à mille kilomètres pour se rendre et célébrer chez vous et revenir ; vous aussi, dans les limites du possible, vous êtes fidèles à ce rendez-vous, même quand il nécessite un long voyage et de nombreux sacrifices. Et quant aux vocations, il ne suffit pas d’espérer qu’il y en ait (chez les autres, si possible…) ; que les jeunes gens et les jeunes filles soient généreux, que les parents ne s’opposent pas à la vocation de leurs enfants, mais au contraire la favorisent par l’estime et l’admiration du sacerdoce propre à tout bon chrétien. Et pour que les adultes persévèrent, il existe les exercices spirituels ; et pour que persévèrent vos enfants, il existe les catéchismes et les colonies d’été entretenues par quelques récollections durant l’année. Tels sont les moyens (en partie) : il s’agit d’en faire usage ! Enfin, il faut que les parents, qui se disent et sont justement opposés au libéralisme, au laïcisme et à la libre pensée pour ce qui concerne l’état et la société, ne deviennent pas de manière contradictoire ‘libéraux’ et ‘démocratiques’ avec leurs propres enfants, en les laissant décider eux-mêmes, même quand ils sont encore enfants, d’aller à l’église et de faire leur propre devoir (souvent cette condescendance cache malheureusement la paresse des parents). Le Séminaire travaille pour donner à ceux qui ne l’ont pas encore la Sainte Messe, pour donner à ceux qui l’ont déjà un nombre plus important de Messes, et une future génération de prêtres pour remplacer ceux qui vieillissent et s’apprêtent à recevoir la récompense (espérons !) de leur travail.
Cette nouvelle année sera une année de grâces, mais aussi d’épreuves à surmonter : nous les affronterons ensemble, sous le regard et la protection de Dieu, et le manteau maternel de Notre-Dame Auxiliatrice, Mère du Bon Conseil.
Abbé Francesco Ricossa