Sodalitium n° 72

Chers lecteurs, nous nous acheminons désormais vers la nouvelle année, et j’aurais espéré que ce nouveau numéro de Sodalitium serait arrivé chez vous avant la sainte fête de Noël, mais… il en sera autrement. Nous avons pensé dédier notre calendrier bilingue pour l’année 2023 au pape Léon XIII, qui mourut en 1903, et à qui saint Pie X succéda sur le trône de Pierre.

En 2023 aura lieu un autre anniversaire, qui concerne de plus près notre revue : c’était à Noël 1983 que parut son premier numéro, nous nous approchons donc du quarantième anniversaire de notre bulletin. Au cours de toutes ces années, nous avons constaté, hélas, la continuelle aggravation de la situation dans l’Église et dans la société : la révolution avance, notamment grâce au modernisme, le traître de l’Église. Cependant, nous avons aussi vécu et partagé avec vous plusieurs moments de grâce qui n’ont peut-être pas fait de bruit, mais qui ont certainement une grande valeur au regard du mal qui nous entoure. Certains parmi vous m’ont confié que la première rubrique qu’ils lisent dans le bulletin est la “vie de l’Institut”, et au fond cela ne me déplaît pas, puisque, au-delà de l’énumération (qui peut sembler froide) des noms, dates et événements, se trouve en réalité la trace de nombreuses grâces et de l’action surnaturelle de Dieu dans les âmes. Ce numéro est un peu particulier. J’avais promis la publication d’une réponse à la série de 15 articles d’un confrère contre Mgr Benigni et les catholiques intégraux, et j’avais même donné le sommaire (provisoire) de cette étude. Au-delà du motif ponctuel de l’article, j’avais saisi l’occasion pour tracer un panorama des trente premières années du XX^e siècle dans l’histoire de l’Église, quand se posèrent les fondements éloignés de la crise conciliaire qui mine l’Église de l’intérieur, conduisant tant d’âmes à la ruine. Le travail, alors déjà consistant, est devenu encore plus important ; c’est pourquoi il était vraiment impossible de le publier dans ce numéro de Sodalitium. Je me réserve donc de le publier à part, ou dans un livre, ou dans un numéro spécial du bulletin entièrement dédié à la “défense de Mgr Benigni”.

Mais dans le présent numéro de Sodalitium les articles sur l’histoire de l’Église ne manquent pas non plus : un particulièrement lié à la crise actuelle, sous la signature de l’abbé Giugni, est dédié à la figure de Paul VI ; un autre, de l’abbé Steenbergen, a pour but de commémorer l’anniversaire du pape Adrien VI, son compatriote, qui fut élu en 1522 et mourut en 1523, dernier pape (légitime) non italien, qui siégea sur le siège de Pierre dans une période agitée et terrible pour l’Église comme celle que nous vivons actuellement. L’abbé Carandino dans ses recensions continue à présenter la vie de plusieurs saints piémontais, et dans ce numéro il nous présente aussi la vie religieuse telle qu’elle est vécue par les frères de notre Institut. Par ailleurs, Sodalitium comptera un nouveau collaborateur en la personne de l’abbé Coradello, qui recevra – si Dieu veut – l’ordination sacerdotale au cours de l’année 2023, rappelant le grand trésor du Sacrifice de la Messe et la manière d’y assister. J’espère que ce numéro pourra également être une aide pour vos âmes et un soutien pour votre foi, menacée par tant de dangers.

La préparation à Noël, la belle et chère fête de la naissance du Seigneur, les fêtes qui suivront jusqu’à l’Épiphanie, nous rappellent le cœur de notre foi chrétienne : le mystère de l’Incarnation, mystère auquel est inséparablement unie la très Sainte Vierge, à laquelle je recommande chacun de vous ainsi que vos familles.

En la fête du Christ-Roi,

abbé Francesco Ricossa