Le calendrier 2024 est disponible

Saint Thomas d’Aquin
pour les 750 ans de sa mort

Calendrier mural (42x27cm), couleurs et images soignées, français et italien. Prix : offrande libre. L’expédition du calendrier par la poste peut prendre un peu de temps. Nous vous invitons à être patient.

Éditorial

Le 18 juillet 1323, le grand pontife Jean XXII, par la bulle Redemptionem misit, canonisait Thomas d’Aquin en l’inscrivant au catalogue des Saints. L’année qui se termine marquait donc le septième centenaire de l’élévation à la gloire des autels du grand théologien dominicain. Au cours de l’année 2024, nous fêterons le 750e anniversaire de la mort de saint Thomas, survenue à l’abbaye cistercienne de Fossanova le 7 mars 1274, alors que le Saint se rendait au concile de Lyon. Enfin, l’année prochaine commémorera le huitième centenaire de sa naissance, à Roccasecca, dans le comté d’Aquino, en 1225 précisément. Notre Institut Mater Boni Consilii et notre revue Sodalitium ne pouvaient que s’unir à la joie de toute l’Église dans les célébrations organisées pour ce triple anniversaire, d’autant plus que la fête de saint Thomas d’Aquin était, d’après la circulaire du 12 mars 1913 de l’Association, un des “jours de prière particuliers” du Sodalitium Pianum de Mgr Benigni (à propos d’anniversaires : le 27 février marquera le 90e de la mort de notre prélat). Il ne pouvait en être autrement puisque la magna carta de la lutte contre le modernisme, l’encyclique Pascendi, dénonçait dans la lutte contre la scolastique l’art insidieux des modernistes et prônait dans la fidélité à saint Thomas le remède à cette synthèse de toutes les hérésies qu’aujourd’hui encore combat l’Église : “C’est ainsi qu’ils raillent et méprisent continuellement la philosophie et la théologie scolastique (…) avec l’amour des nouveautés va toujours de pair la haine de la méthode scolastique ; et il n’est pas d’indice plus sûr que le goût des doctrines modernistes commence à poindre dans un esprit, que d’y voir naître le dégoût de cette méthode. Que les modernistes se souviennent de la proposition condamnée par Pie IX (Syllabus, proposition 12) : ‘La méthode et les principes qui ont servi aux antiques docteurs scolastiques, dans la culture de la théologie, ne répondent plus aux exigences de notre temps ni au progrès des sciences’”. Saint Pie X continuait donc – à la suite de son prédécesseur Léon XIII – en imposant comme premier remède au modernisme “qu’en ce qui regarde les études, que la philosophie scolastique soit mise à la base des sciences sacrées”. “Et ce que Nous entendons surtout par là – ceci est capital – c’est la philosophie que nous a léguée le Docteur angélique. (…) Et que les professeurs sachent bien que s’écarter de saint Thomas, surtout dans les questions métaphysiques, ne va pas sans détriment grave”. Ce n’est pas par hasard que le Saint Pontife insiste sur la philosophie scolastique et la métaphysique de saint Thomas, que sur son ordre la Sacrée Congrégation des Études fixa – contre Suárez – dans les célèbres XXIV Thèses, presque en avertissant que les modernistes et après eux le néo-modernisme de la Nouvelle théologie chercheraient à substituer une philosophie à l’autre en prétendant ne pas changer le dépôt de la Foi, tandis qu’au contraire s’écarter des droits principes de la droite raison naturelle conduirait inévitablement à falsifier le concept même de Foi ainsi que les vérités révélées. Déjà dans le passé, en effet, d’abord le volontarisme puis le nominalisme, en s’éloignant des principes de saint Thomas, avaient dénaturé la philosophie scolastique ouvrant ainsi la voie à des erreurs bien plus graves, aux véritables hérésies, de Luther et de Calvin.

L’Église au contraire, en suivant fermement les lumières de la Foi et de la Raison, a toujours gardé fidèlement les vérités révélées grâce aussi à la pensée de saint Thomas : ainsi au concile de Florence (1439), à celui de Trente (1545-1563) et à celui du Vatican (1870), spécialement dans la constitution Dei Filius. Le 11 avril 1567, par la bulle Mirabilis Deus, saint Pie V le proclama docteur de l’Église, au même titre que les quatre grands docteurs de l’Église latine, Ambroise, Augustin, Jérôme et Grégoire le Grand, déclarés tels par Boniface VIII. Saint Pie V – dans sa bulle – notait comment, déjà durant sa vie, son confrère dominicain avait “illustré l’Église apostolique infinitis confutatis hæresibus : en ayant réfuté une infinité d’hérésies”. Ensuite “par la force et la vérité de la doctrine du docteur angélique”, les nouvelles hérésies furent réfutées et convaincues d’erreurs et le monde entier fut libéré de ces erreurs nuisibles : nous n’aimons pas les thomistes seulement en paroles qui n’ont pas l’esprit de “pugil fidei” et d’ennemi des hérésies de saint Thomas.

Saint Thomas est donc docteur commun de l’Église. Et ce, tant dans la métaphysique – comme nous avons vu – que dans la théologie, laquelle, étant une science “une”, embrasse la dogmatique aussi bien que la morale, et dans l’une et l’autre branche de la “doctrine sacrée”, saint Thomas est toujours un docteur indiscuté.

Du grand docteur, nous voulons rappeler en particulier sa doctrine sur la preuve de l’existence de Dieu, si nécessaire de nos jours, doctrine contestée ou abandonnée par la philosophie moderne, par le traditionalisme du XIXe siècle et par le modernisme ; sa défense des premiers principes métaphysiques ; sa lutte contre le naturalisme qui en a fait, avec saint Paul et saint Augustin, le docteur de la Grâce. Dans l’actuelle et diabolique attaque du Saint Sacrifice de la Messe, du Saint-Sacrement et du Sacerdoce catholique, saint Thomas est le guide sûr comme éminent théologien, saint, mystique et poète, chantre de l’Eucharistie et rempart contre toutes les erreurs en définissant le dogme de la Transsubstantiation. À l’opposé de l’esprit moderne, il mit comme principe et fin ultime de sa pensée le Dieu Très Saint, Un et Trine, et Jésus-Christ comme la Voie, la Vérité et la Vie, et non l’homme, comme on commença malheureusement à faire depuis le XVIe siècle.

C’est pourquoi je considère que ce n’est pas par hasard que la Divine Providence, dans cette tempête que traverse l’Église secouée par les flots de l’hérésie moderniste, a donné à l’Église un précieux auxiliaire dans la pensée d’un confrère et disciple de saint Thomas, en la personne de Mgr Michel-Louis Guérard des Lauriers o.p.

Le présent calendrier permettra au lecteur de suivre, au long des mois de cette année 2024, la vie de ce Saint qui nous est cher, mais qui est surtout cher au Seigneur : qu’elle soit une année comblée de grâces divines, de mérites abondants, d’amour de Dieu et de nos frères. Saint Thomas, intercédez pour nous !

Abbé Francesco Ricossa