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« Laissez venir à Moi les petits enfants. »
« Je suis venu apporter le feu sur la terre, et quel est mon désir, sinon qu’il s’allume. »
Le 8 Août 1910, paraissait le décret permettant la communion des enfants, dès qu’ils seraient capables de distinguer la Sainte Eucharistie du pain ordinaire : « L’ancienne coutume, qui sous prétexte de sauvegarder le respect dû à l’Auguste Sacrement, en écartant les fidèles, a causé de nombreux maux. Il arrivait en effet que l’innocence de l’enfant, arrachée aux caresses de Jésus-Christ, ne se nourrissait d’aucune sève intérieure, et par suite, la jeunesse dépourvue de secours efficaces et entourée de tant de pièges, perdait sa candeur et tombait dans le vice, avant même d’avoir goûté aux saints mystères. Il faut déplorer toujours la perte de la première innocence qui, sans doute, eût pu être évitée si l’Eucharistie avait été reçue plus tôt » (saint Pie X).
Deux ans plus tard, en Avril 1912, un pèlerinage tout à fait inhabituel se dirigea vers Rome : 400 petits français de 6, 7 ans auxquels se joignirent les enfants de Rome, pour remercier le Pape saint Pie X de pouvoir communier de si bonne heure. Jésus présent dans l’hostie renouvelait dans la bouche du Pape le commandement solennel : « Laissez venir à Moi les petits enfants. » Puisque l’hostie nous rend tout-puissants, le Pape inspirait aux enfants de partir en Croisade.
Cette Croisade ne fut pas tout de suite fondée officiellement. Elle fut d’abord vécue, par de saints enfants, comme Anne de Guignée, Louis Olivares, Nellie du Dieu Saint. Bientôt, ces enfants « mobilisés » sont appelés par Benoît XV ses « petits Croisés », sa « jeunesse armée », qui prirent comme devise cette règle héroïque et simple :
« PRIE, COMMUNIE, SACRIFIE-TOI, SOIS-APÔTRE »
Qu’est ce finalement que la Croisade ?
Elle consiste à mettre l’Eucharistie au centre de votre vie de Croisé. Travailler, souffrir, se réjouir, jouer pour Notre Seigneur qui est descendu en vos âmes par la communion, telle est la vie du Croisé.
L’Eucharistie alimentera votre prière, ainsi que toute votre vie de chrétien et par là, elle transformera vos actions en prières car : « il faut prier sans cesse, nous dit Notre Seigneur, et ne jamais se lasser. »
Toute votre journée deviendra une prière par l’offrande. Le lever, c’est une prière ; le travail, c’est une prière ; le jeu, c’est une prière. « Comme une baguette magique, qui, dans les récits féériques change en or tout ce qu’elle touche, ainsi l’offrande faite par le chrétien en état de grâce et par laquelle il rapporte à Dieu toutes ses œuvres pour le plus grand bien de l’Eglise et des âmes, peut élever à la dignité d’actes surnaturels d’apostolat ses actions, même les plus petites et les plus modestes. Le paysan à sa charrue, la ménagère dans sa cuisine, l’enfant dans son école peuvent devenir les collaborateurs de Dieu qui attend d’eux et qui accomplit en eux les humbles travaux du devoir d’état. » (Pie XII).
L’Eucharistie vous unira à Dieu dans la communion. « Celui qui revient de la Sainte Table, dit saint Léon, est pour le démon comme un lion qui jette des flammes. »
Jésus a une chambre : le Tabernacle, et un balcon : l’Ostensoir, où Il rayonne, mais il y a aussi le Ciboire, qui est son carrosse, parce qu’Il veut vous visiter et faire circuler en vous la sève de la vie divine. Les Croisés prennent l’habitude de communier le plus souvent possible, et même tous les jours, et si cette communion est impossible, pour une raison ou pour une autre, ils font la communion spirituelle, la communion de désir.
L’Eucharistie alimentera votre soif et votre ardeur dans le sacrifice, en union avec la Messe, renouvellement non sanglant du Sacrifice de la Croix. Devant la Croix, devant les épreuves, que le premier réflexe devienne peu à peu celui de l’amour et de la joie, non celui de la révolte ou de la triste résignation.
L’Eucharistie alimentera votre Apostolat. Elle en sera la source et le moyen, car vous y puiserez la force et l’enthousiasme nécessaires. Si vous avez vraiment compris le trésor qu’est l’Eucharistie, vous ne pourrez pas le cacher en vous, ou le garder pour vous seul.
Elle en sera le but, car vous serez apôtres pour mener les autres à Jésus ; et c’est à Jésus-Hostie que vous viendrez offrir le fruit de vos travaux, vos succès et vos échecs.
« Prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre », c’est votre devise, c’est votre combat de chaque jour. Les croisés du Moyen-Age étaient partis délivrer le tombeau de Notre-Seigneur, c’était là leur combat. De même, vous Croisés de l’Hostie, vous vous engagez pour un combat plus haut encore, car votre âme qui reçoit le Corps vivant du Christ est plus nécessaire que le tombeau de pierre qui a reçu le corps inanimé de Notre Seigneur. Et pour ce combat, vous, Croisés, avez un Roi, Jésus. Vous avez une Reine, Marie, et enfin vous avez aussi des munitions, que vous amassez avec amour : c’est le Trésor de la Croisade.
La Règle du Croisé
- Le Croisé est soldat d’élite de Notre Seigneur Jésus-Christ, et défend les couleurs de Notre Dame.
- Le Croisé est créé pour louer, honorer et servir Dieu, et par ce moyen sauver son âme.
- Le Croisé doit avant tout convertir son cœur.
- Le Croisé, par sa prière, ses communions réparatrices, ses sacrifices, son apostolat, veut, par la Grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, sauver son âme et celles de ses Frères.
- Le Croisé doit avoir un grand amour pour l’Eglise, la Vérité, la Sainte Vertu de Pureté et son devoir d’état de chaque jour.
- Le Croisé garde en son cœur un véritable esprit de Prière, de Pauvreté et de Pénitence.
- Le Croisé refuse la voie large et veut cheminer sur la Voie Royale de la Croix.
- Le Croisé fuit l’esprit du monde et les occasions prochaines de pécher.
- Le Croisé ne laisse commettre devant lui ni blasphème, ni impureté, ni cruauté ou sabotage ; il respecte et ménage la création dans tous ses biens.
- Le Croisé est doux pour ramener les âmes vers Dieu, fort pour se vaincre lui-même, humble, magnanime et loyal. Dans sa vie, il sera courtois, distingué, ardent et fidèle.
Le Trésor de la Croisade
Pour aller au ciel, il ne suffit pas d’éviter le mal ; il faut aussi faire le bien. Dans les cases du Trésor vous marquerez chaque jour les actes que, avec la grâce de Dieu, vous avez fait par amour pour Jésus qui se donne à nous dans l’Hostie. Le Trésor est donc le thermomètre de la vie du Croisé qui doit se suivre chaque jour pour se dépasser tous les jours. Ce Trésor est la glace dans laquelle se reflète l’âme du Croisé : l’heure du Trésor fait partie de son coucher.
Remplissez vos cases du Trésor avec une grande honnêteté : ne trichez pas avec le Bon Dieu !
« C’est l’Amour qui donne le prix à toutes vos œuvres : ce n’est pas par la grandeur et le nombre de nos actions que nous plaisons à Dieu, mais par l’Amour avec lequel nous les faisons. Souffrir une chiquenaude avec deux onces d’Amour vaut mieux qu’endurer le martyre avec une once du même Amour » (saint François de Sales).
Le Point Particulier
Le point particulier est la vertu que vous pratiquerez ou le défaut que vous éviterez tout particulièrement. Etant créés pour glorifier Dieu et pour imiter son Fils Jésus, nous devons corriger nos défauts et acquérir ses vertus. Mais à vouloir tout corriger à la fois, on ne corrige rien du tout et on perd courage. Il faut monter progressivement, degré par degré comme sur une échelle, jusqu’à la plus haute perfection. Choisissez donc une vertu ou un défaut sur lequel vous voulez travailler spécialement. Rappelez-le vous après votre prière du matin. Parlez-en à Jésus dans votre action de grâces après chaque communion. Enfin examinez-vous soigneusement sur ce point une ou deux fois par jour. Vous pouvez en rendre compte à votre confesseur. Quelques oraisons jaculatoires bien choisies seront aussi très utiles pour vous rappeler le point particulier tout au long de vos journées.
Croisés, au travail !