L’Abbé Édouard Poppe (1890-1924)

Hommage à l’occasion du centenaire de son décès

L’Abbé Poppe (18 décembre 1890 – 10 juin 1924)

Prêtre séculier, l’Abbé Poppe irradia, comme la lampe placée sur le candélabre, la douce splendeur d’une vie saintement sacerdotale : pauvre, humble, obéissante, de foi vive et de charité ardente. Malgré sa santé fébrile, le puissant rayonnement du Christ émanait de lui. Vicaire dans une paroisse ouvrière, il était considéré comme un émule du curé d’Ars en raison de sa pauvreté et de son abnégation. Il s’attira la sympathie des enfants et mit au point une méthode de catéchèse centrée sur l’Eucharistie. Ayant dû se retirer dans un couvent de religieuses pour des raisons de santé, il profite des temps de loisir pour écrire. Au début de l’année 1920, les Norbertins de l’abbaye d’Averbode lancèrent un journal hebdomadaire pour enfants qui se répandit rapidement dans toute la Flandre. L’esprit était celui de la « Croisade eucharistique », déjà existante en France. Il leur fut conseillé de s’attacher les services de l’Abbé Poppe et de lire son Manuel de la Catéchiste. Séduits, ils lui écrivirent pour demander sa collaboration. Voici la réponse de l’Abbé Poppe :

« Révérend Père, la Croisade eucharistique ne me laisse pas indifférent. Faites-moi donc savoir ce que vous attendez de moi : je ferai mon possible. Mais je suis toujours malade et je ne travaille que par intermittence et sur mon lit. Je collaborerai donc à votre œuvre, mais librement et de façon irrégulière.

En ce qui concerne l’action eucharistique, je tends surtout à assurer l’influence formative de la sainte Communion sur la vie des petits : viser la qualité plutôt qu’au nombre. On a, jusqu’ici, prêté trop peu d’attention à ce point, n’est-il pas vrai ? L’objectif n’est pas seulement de multiplier les communions, mais encore d’apprendre aux communiants à mieux profiter du sacrement. Rendre aussi leur vie plus mariale – puisque la dévotion à Jésus est mariale – est un souci qui est étroitement lié à mon idéal eucharistique.

Avec cela vous en savez assez, j’espère. Je prie pour votre entreprise et vous promets mon meilleur concours.« 

Il fut l’apôtre infatigable de la « Croisade eucharistique » et de la « Vraie Dévotion » à la Très Sainte Vierge Marie, selon l’enseignement de saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

Il offrit sa vie à Dieu pour la sanctification du Clergé et s’éteignit saintement le 10 juin 1924.

Quelques citations

Voici la sainteté en peu de mots : Aimer la volonté de Dieu.

Être saint n’est rien d’autre qu’accomplir en tout la sainte volonté du Seigneur.

O adorable volonté de Dieu, soyez ma joie !

Nous devons devenir des saints, et à cette œuvre nous devrons suer ; oui, à la lettre, y suer. La sainteté mérite bien cela.

En définitive, dans l’amélioration de la société, tout revient à notre sainteté.

La sainteté est la meilleure apologie de la doctrine de Jésus, le meilleur facteur de conviction, le meilleur stimulant vers une vie surnaturelle, catholique.

Les hésitants ? Ils sont à la merci du monde.

Se sanctifier est facile et agréable quand on a une tendre et ferme dévotion à Marie.

Cherchez votre divin Sauveur dans le tabernacle. Fermez vos yeux et ouvrez votre âme, vous tenant humblement devant Lui dans un abandon plein de confiance. Cherchez en union avec Marie et vous trouverez. Attendez et désirez avec Elle.

Divine Hostie, transformez-moi tout entier, pour que j’accomplisse dans les âmes l’œuvre divine de votre Père céleste.

Le sacrifice de vous-même est le don le plus utile que vous puissiez faire à Jésus et aux âmes.

Vous verrez croître votre union avec Dieu dans la mesure où vous aimerez Marie.

La confiance honore mieux Jésus que la préoccupation.

Chercher à « paraître », c’est faire « disparaître » Jésus.

Quelques dates

18 décembre 1890 : Naissance à Tamise en Belgique (Temse, Flandre Orientale) ; baptême le lendemain

1 octobre 1897 : Entre à l’École des Frères de la Charité

20 mars 1902 : Première Communion

24 juin 1902 : Confirmation

26 septembre 1905 : Entrée au « Petit Séminaire » à Saint-Nicolas-Waes (Sint-Niklaas)

septembre 1910 : Soldat et universitaire en philosophie à Louvain (Leuven)

12 décembre 1910 : Tertiaire franciscain

13 mars 1912 : Entrée au Séminaire-Léon XIII, Louvain

16 mai 1912 : Première consécration (saint Esclavage) à Marie

20 octobre 1912 : Tonsure

14 juillet 1913 : Doctorat en philosophie thomiste

septembre 1913 : Entrée au Grand Séminaire de Gand (Gent)

1 août 1914 : Mobilisé comme infirmier (Guerre 1914-1918)

25 août 1914 : Malade et ne pouvant suivre la retraite de l’armée, est recueilli à la cure de Bourlers (Hainaut)

7 décembre 1914 : Rentrée à la maison

11 janvier 1915 : Dispense des obligations militaires, entrée au Grand Séminaire à Malines (Mechelen)

25 avril 1915 : Rentrée au Grand Séminaire de Gand

1 mai 1916 : Prêtrise

16 juin 1916 : Vicaire de la paroisse Sainte-Colette (Gand)

4 octobre 1918 : Recteur au couvent des sœurs de saint Vincent de Paul à Moerzeke

11 mai 1919 : Crise cardiaque, est administré

mars 1920 : Commence la Croisade Eucharistique

16 septembre 1922 : Directeur spirituel de 300 séminaristes et novices au CIBI à Beverloo (Beverlo, Limbourg)

22 décembre 1923 : Départ en congé (Moerzeke)

1 janvier 1924 : Crise cardiaque

6 mars 1924 : Rechute – Derniers sacrements

10 juin 1924 : Sainte mort

16 juin 1924 : Obsèques