La Royauté du Christ
Calendrier mural (42x27cm), couleurs et images soignées, français et italien. Prix : offrande libre. L’expédition du calendrier par la poste peut prendre un peu de temps. Nous vous invitons à être patient.
Éditorial
Il portait à la main un roseau : son sceptre. Sur la tête, un casque d’épines : sa couronne. Sur tout le corps, des plaies et des meurtrissures, de sorte qu’il n’y avait en lui rien d’intact (Is. 1, 6). Un manteau de pourpre souillé en guise de manteau royal. Les génuflexions moqueuses de la soldatesque avec des crachats et des gifles à ce Roi de dérision, étaient ses honneurs royaux. Dans cet état pitoyable, Pilate le présenta aux Juifs : “Voici votre Roi” (Jn 19, 14). Mais ils répondirent : “Nous n’avons de roi que César” (Jn 19, 15) ; “Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous” (Lc 19, 14). “Ego dedi tibi sceptrum regale : et tu dedisti capiti meo spineam coronam. Popule meus quid feci tibi ? Aut in quo contristavi te ? responde mihi” (Impropères du Vendredi Saint). Et pourtant, la sentence officielle de l’Autorité Romaine déclare que oui, ce Crucifié est vraiment le Roi des Juifs, le Messie tant attendu, le Christ qui a reçu l’onction royale. Jean, présent avec Marie au pied de la croix, reconnaîtra dans l’Agneau immolé le “Roi des rois et le Seigneur des seigneurs” (Apoc. 17, 14 et 19, 16) qui vaincra sur tous ses ennemis. C’est ce qui a été et sera toujours dans la perspective surnaturelle pour le salut des âmes. Mais cela a été aussi dans une perspective sociale ; saint Augustin faisait déjà remarquer que la croix, autrefois signe d’horreur et de mépris (scandale pour les Juifs, folie pour les païens) se trouvait désormais sur la couronne des rois. Tel a été le régime de chrétienté, le régime inauguré par la conversion de Constantin et par le règne de Théodose, et qui a duré jusqu’à la Révolution. C’est de cette civilisation chrétienne dont parlent tous les Pontifes Romains. Écoutons les paroles bien connues de saint Pie X dans son encyclique Notre charge apostolique du 25 août 1910 : “Non, Vénérables Frères – il faut rappeler énergiquement dans ces temps d’anarchie sociale et intellectuelle, où chacun se pose en docteur et législateur – on ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l’a bâtie ; on n’édifiera pas la société, si l’Église n’en jette les bases et ne dirige les travaux ; non, la civilisation n’est plus à inventer ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est ; c’est la civilisation chrétienne, c’est la cité catholique. Il ne s’agit que de l’instaurer et la restaurer sans cesse sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété : omnia instaurare in Christo (Éphésiens 1, 10)”. “Qu’ils [les prêtres, n.d.r.] soient persuadés que la question sociale et la science sociale ne sont pas nées d’hier ; que, de tous temps, l’Église et l’État, heureusement concertés, ont suscité dans ce but des organisations fécondes ; que l’Église, qui n’a jamais trahi le bonheur du peuple par des alliances compromettantes, n’a pas à se dégager du passé et qu’il lui suffit de reprendre, avec le concours des vrais ouvriers de la restauration sociale, les organismes brisés par la Révolution et de les adapter, dans le même esprit chrétien qui les a inspirés, au nouveau milieu créé par l’évolution matérielle de la société contemporaine : car les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs, mais traditionalistes”.
Telle est la pensée de l’Église. Et notre Institut, qui veut écouter l’Église et qui veut vivre dans l’Église, ne peut que faire sien le programme de saint Pie X : “Tout restaurer dans le Christ”. De ce point de vue, celui de la société chrétienne, qui compte tant pour le bien-être des peuples et indirectement mais réellement pour le salut des âmes et pour la gloire de Dieu, il n’y a qu’un ennemi : le naturalisme, c’est-à-dire le laïcisme, cette peste, comme l’a définit Pie XI dans son encyclique sur la Royauté du Christ, Quas primas. C’est elle que nous voulons commémorer par le calendrier de cette année, à l’occasion du centenaire de sa publication. La peste est une maladie mortelle et contagieuse : et le laïcisme – la séparation de l’Église (la vraie Église !) et de l’État – est une maladie mortelle et contagieuse pour les personnes, les familles et la société. Un calendrier est bien peu de chose, mais au moins nos lecteurs auront chaque jour sous les yeux le rappel de la Royauté du Christ – vrai Dieu et vrai Homme – comme antidote quotidien à l’air méphitique que nous respirons tous inévitablement : non l’air de la pollution environnementale, mais l’air précisément du laïcisme, de la sécularisation, de l’apostasie de nos sociétés – des autorités à l’ensemble de leurs membres – par le Règne du Christ. En cette veille de la fête liturgique du Christ-Roi (26 octobre 2024), notre Institut, ses prêtres, ses clercs, ses religieux et ses religieuses, souhaite à tous les fidèles une sainte année 2025, à passer – s’il plaît à Dieu – en militant sous les étendards du Christ et de son Église.
Abbé Francesco Ricossa